Les chroniques du coeur #1 : Le vin, remède miracle ? Une illusion bien arrosée…
Pendant des décennies, on nous a vendu l’idée que le vin rouge était un élixir de santé. Un aliment-médicament. Un geste de prévention. Pourtant, derrière cette belle histoire se cache une stratégie d’influence digne des plus grands lobbys industriels.
🏛️ Quand Pasteur devient viticulteur
L’idée que le vin est bon pour la santé ne date pas d’hier. En 1863, Napoléon III missionne Louis Pasteur pour comprendre pourquoi certaines maladies ravagent les vignobles français. Le père de la pasteurisation s’empare alors du sujet et publie en 1866 ses “Études sur le vin”. Il y écrit :
“Le vin peut être considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons.”
Pour appuyer ses convictions, Pasteur achète même une vigne dans le Jura. Un scientifique de génie, au service d’une filière économique stratégique. Le message est lancé : le vin, c’est la santé.
⚔️ Un combat vieux de plus d’un siècle
Durant la Première Guerre mondiale, le vin est présenté comme fortifiant pour les soldats. Dans les années 30, le député pharmacien Édouard Barthe publie “La réhabilitation du vin par la Faculté de Médecine”. Il y vante les bienfaits cardiovasculaires du vin. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il préconise un litre de vin par jour pour chaque soldat français.
Et cela continue. En 2019, l’État consacre 4 millions d’euros à la prévention de l’alcoolisme. Pendant ce temps, l’industrie de l’alcool investit… 45 millions en publicité. Le combat est inégal.
🥃 Des croyances internationales
La France n’est pas seule. En Russie, la vodka est perçue comme un régulateur de tension. En Écosse, le whisky est censé “dilater les artères”. Certains cardiologues du XXe siècle recommandaient même quelques centilitres d’eau-de-vie en cas d’angine de poitrine… Un folklore qui, malgré les preuves scientifiques contraires, continue de faire recette.
🧠 Cœur vs raisin : une bataille culturelle
Aujourd’hui encore, des millions de Français pensent qu’un verre de vin rouge est bénéfique pour leur santé. Le mythe résiste, car il touche à l’identité, à la culture, au plaisir… et aux intérêts économiques.
Mais soyons lucides : aucun alcool, à aucune dose, n’est bon pour le cœur. Ce ne sont pas les polyphénols qui sauvent les artères, mais une hygiène de vie globale. Et en cas d’arrêt cardiaque ? Ce n’est pas un bon verre de rouge qu’il faut… mais un défibrillateur opérationnel.
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